Le 10 décembre 2020, EUROPOL publiait le bilan de l’opération SHIELD, fruit d’une coopération internationale à grande échelle contre le crime pharmaceutique

L’opération SHIELD est dirigée par EUROPOL AP COPY et réunit 27 pays (19 États membres de l'UE et 8 pays tiers), ainsi que l'Office européen de Lutte Anti-Fraude (OLAF).

Elle s’appuie sur un consortium de 4 pays leader, la France au travers de l’Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP), l’Italie, la Finlande et la Grèce.

Lancée en février 2020 au siège de l’Office de la propriété intellectuelle de l’Union Européenne (EUIPO)

L’opération SHIELD a permis le démantèlement de 25 groupes criminels, l’arrestation de près de 700 personnes et la saisie de 25 millions d’unités de médicaments (anticancéreux, érectiles, analgésiques, anti-viraux, etc) et de diverses substances dopantes pour une valeur approximative de 73 millions d’euros. 10 laboratoires clandestins ont été démantelés, 453 sites en ligne illicites fermés sur les 4000 placés sous surveillance.

S’agissant des actions des forces françaises

Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Justice et services des douanes, plus de 700 000 unités de médicaments et produits dopants et 1,875 million € ont été saisis, 233 personnes ont été interpellées et 2 laboratoires clandestins ont été démantelés. Parmi les nombreuses affaires réalisées par les services douaniers dans le flux de marchandises entrant sur le territoire, il convient de souligner qu’une dizaine d’entre elles portaient sur des saisies d’ampleur allant de 15 000 à 60 000 unités.

En mars 2020, l’OCLAESP a souhaité élargir l’opération SHIELD à la crise sanitaire

Il s’agissait essentiellement d’inciter les États et organisations partenaires à s’engager massivement dans la lutte contre la criminalité opportuniste née avec la crise sanitaire. Plus de 100 dossiers de coopération policière internationale ont été ainsi ouverts dont 28 émanant de l’OCLAESP, en s’appuyant notamment sur les informations recueillies grâce à un accord de partenariat signé le 09 janvier 2020 par la Gendarmerie Nationale avec les industries pharmaceutiques du consortium G5 SANTE, mais également avec le Pharmaceutical Security Institute (PSI), les prestataires de vente en ligne tels qu’Amazon ou encore les prestataires de paiement en ligne et d’expédition. En trois mois, plus de 32 millions de dispositifs médicaux (masques, tests, kits de diagnostic) et 70 000 litres de gel hydroalcoolique falsifié ont ainsi pu être saisis à l’échelle européenne. Sur le territoire national, les services douaniers ont mené un grand nombre de contrôles sur des marchandises illicites ou non conformes (masques, médicaments à base de chloroquine). Le service d'enquête judiciaires des finances (SEJF) s'est également mobilisé pour répondre aux demandes d'enquêtes de l’autorité judiciaire, notamment celles portant sur des produits mis en lumière par la crise sanitaire (chloroquine et gel hydroalcoolique).

Une tendance en progression en matière de trafics de produits à haute valeur

Les différents services impliqués ont pu noter une tendance en progression en matière de trafics de produits à haute valeur de type anti-cancéreux et anti-hépatiques détournés des chaînes légales de distribution européennes à destination des pays en voie de développement. Constatant la professionnalisation des groupes criminels impliqués dans les trafics de produits de santé, les services français restent vigilants face aux risques de falsifications de vaccins, sachant qu'à ce jour aucun fait délictueux de ce type n'a été constaté au sein de l'UE.

Contacts presse

• Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) : presse@douane.finances.gouv.fr
• Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCALESP) : 06 88 65 18 50